- soufi
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soufi, ien. et adj. RELIG Adepte du soufisme.— adj. Pratique soufie.⇒SOUFI, subst. masc.RELIG. Mystique musulman; adepte du soufisme. Soufi persan. Après avoir passé par diverses phases préparatoires, le soufi parvient à l'illumination directe, à l'union avec Dieu, dont en cet état il prétend contempler intérieurement la vraie nature (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 1202).— Empl. adj. Qui est adepte du soufisme; qui est relatif au soufisme, à ses adeptes. Doctrine soufie. Le mouvement soufi qui aboutit à Konia remplace dans le temps, au point de vue chronologique, le mouvement ismaélien (BARRÈS, Cahiers, t. 12, 1919, p. 206). Le grand mystique soufi Al-Ghazâlî (1058-1111) (CARON, HUTIN, Alchimistes, 1959, p. 121).Prononc. et Orth.:[sufi]. Ac. 1878: sofi ou soufi (id. ds LITTRÉ); ROB. 1985: soufi: ,,On a dit et écrit sofi. Les spécialistes transcrivent çoufi ou
.`` Plur. des soufis. Étymol. et Hist. 1511 sophy (J. LEMAIRE DE BELGES, Prologue de l'histoire moderne, du prince Syach Ismail, dit Sophy Arduelin ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 3, p. 201: Et pource qu'en langue Arabique la laine se nomme Sophy, ceux de ladite secte sont appellez Sophy); 1600 zofilar [sic, avec la termin. du plur. turc -lar] (J. DE VILLAMONT, Voy., l. 3, chap. 9, 254a ds QUEM. DDL t. 9: les Saintons, Derniz, Zofilar); 1654 sophi (DU LOIR, Voyages, p. 145: les devots qu'ils appellent Sophis); 1694 sofi (A. GALLAND, Les paroles remarquables, les bons mots et maximes des Orientaux, p. 111 ds NASSER Thèse compl., p. 157: les Sofis); 1751 soufi (Encyclop. t. 1, p. 752b: les Soufis Persans); ca 1902 adj. (Gde Encyclop. t. 30, p. 314a: voyage soûfî). Empr. à l'ar.
« soufi », propr. « de laine, vêtu de laine », dér. de
« laine » parce que les soufis « portaient des vêtements de cette étoffe pour se distinguer du commun des hommes, qui aimaient le faste dans les habits » (d'apr. IBN KHALDOUN, cité ds LAMMENS, pp. 226-227; v. aussi SILVESTRE DE SACY ds Notices et extraits des mss de la bibl. du Roi, t. 12, 1re part., 1831, p. 290).
DÉR. Soufisme, subst. masc., relig. Ascétisme mystique de l'islam. De là cette indéfinissable poésie du soufisme qui est, selon l'homme et selon l'heure, tantôt l'effusion d'une pitié suprême dont l'orthodoxie n'a pas à s'effaroucher; tantôt l'effort téméraire de l'homme de s'identifier avec Dieu, en s'annihilant en lui (BARRÈS, Cahiers, t. 14, 1922, p. 131). — [sufism]. LITTRÉ: sofisme, soufisme. ROB. 1985: soufisme: ,,Les spécialistes transcrivent çoufisme ou``. — 1res attest. 1831 sofisme (SILVESTRE DE SACY ds Notices et extraits des mss de la bibl. du Roi, t. 12, 1re part., p. 298); 1838 sufisme (OZANAM, Philos. Dante, p. 210); 1842 soufisme (Ac. Compl.); dér. de soufi, suff. -isme. Cf. lat. sc. Ssufismus (1821 F. A. THOLUCK, Ssufismus sive Theosophia Persarum pantheistica, Berlin ds Journal des Savans, Paris, déc. 1821).
soufi, ie [sufi] n. m. et adj.ÉTYM. 1834; sof, XVIIe, confondu avec sophi, titre des schahs; de l'arabe ṣūf « laine », les premiers soufis étant des ascètes qui portaient un vêtement de laine grossière.➪ tableau Mots français d'origine arabe.❖♦ Hist. relig. Mystique de l'islam, adepte du soufisme. — Adj. || Philosophie, poésie soufie.REM. On a dit et écrit sofi. Les spécialistes transcrivent çoufi ou sūfi.❖DÉR. Soufisme, soufite.
Encyclopédie Universelle. 2012.